Près de dix mille jeunes résidents de Lafontaine…

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fêtent leur 10e anniversaire avec leur tuteur, André Beausoleil 

Micheline Marchand 

– IJL Réseau.Presse 

– Le Goût de vivre

Il y a dix ans, André Beausoleil entreprenait la revitalisation de la «crique» de Lafontaine, cet important ruisseau qui traverse les terres du village. «L’eau est centrale à la vie, affirme-t-il. Si on prend soin de l’eau, on prend soin de l’habitat et on prend soin de nous.» 

En 2011, André Beausoleil, technologue en environnement et fondateur de l’Association de restauration d’habitat de Lafontaine, constatait l’importance de s’occuper de la santé du ruisseau et du bassin versant de Lafontaine, identifié par le Ministère des Richesses naturelles et des Forêts comme une source vitale pour l’habitat et l’écologie de la région. 

Une vision qui rallie la communauté

André Beausoleil croit à ce projet et le porte à bout de bras. Il déniche des subventions et crée des partenariats avec des propriétaires, tel le Villageois de Lafontaine, qui lui accordent la permission de planter des arbres sur leur terrain. La tâche la plus facile ? Recruter des bénévoles pour faire le travail de plantation de : chênes, érables, peupliers, cèdres, canneberges, épinettes, mélèzes et frênes. Dix ans plus tard, il demeure reconnaissant de l’intérêt qu’ont porté les gens de la communauté à son projet.

Au cours de trois ans, 9 500 arbres et arbustes indigènes ont été plantés le long du ruisseau de Lafontaine et quelques étangs. M. Beausoleil et les bénévoles qui l’appuient réussissent à créer une bande riveraine, une zone tampon qui favorise la biodiversité, prévient l’érosion et améliore la qualité de l’eau en diminuant les bactéries, les pesticides et les engrais qui s’infiltrent dans les cours d’eau qui se jettent dans la baie.

Michelle Hudolin, biologiste des zones humides et de l’habitat à l’Association environnementale de Severn Sound (AESS) qui a collaboré au projet d’André Beausoleil il y a dix ans, confirme l’importance de ce genre d’initiative. Elle se dit heureuse de voir des propriétaires et des groupes prendre un rôle actif dans la plantation d’arbres. «Ceci est bénéfique pour l’environnement et les gens» affirme-t-elle.

Un travail qui porte des fruits

En visitant les petits qu’il a mis au monde il y a dix ans, André Beausoleil voit sa vision se concrétiser. «Avec un peu d’aide, la nature reprend sa place, constate-t-il. Je suis très satisfait de la croissance des arbres. Les trembles et les merisiers, des espèces qui poussent plus vite, ont bloqué le vent et protégé d’autres espèces comme les chênes qui eux prennent plus de temps à se développer.»

La vision d’André Beausoleil porte des fruits. «Si on donne un peu à Dame Nature, elle va nous en donner tellement plus», affirme l’écologiste. Pommiers et cornouiller rouge se sont établis tout seuls. Les baies d’aronia ont grandi. «Elles ne sont plus étouffées par l’herbe et produisent à présent des baies.» M. Beausoleil a aussi observé des signes de présence de dindes sauvages et de chevreuils. Sans compter les grenouilles et les oiseaux qui s’y nichent.

«Aujourd’hui, c’est plus difficile entreprendre de tels projets», se désole André Beausoleil, puisqu’il y a moins d’appui gouvernemental.» Pourtant, il y a encore beaucoup du travail à faire qu’il espère un jour avoir le temps de poursuivre sur les sites. La croissance des arbres et leur taux de survie font en sorte qu’il serait le temps d’élaguer et couper certains arbres pour donner de l’espace aux autres.

De nouveaux arbres s’enracinent

La plantation d’arbres continue dans le nord du comté de Simcoe. Chaque année, de nouveaux arbres s’enracinent grâce au programme de distribution de semis mis sur pied par l’AESS en 2007 pour inciter les propriétaires privés de la région du Severn Sound à planter des arbustes et des arbres indigènes afin d’améliorer la santé environnementale. Le projet pilote, débuté il y a 14 ans dans les cantons de Tay et Tiny, s’est depuis étendu aux six autres municipalités de la région, soit : Penetanguishene, Midland, Oro-Medonte, Georgian Bay, Springwater et Severn.

Le samedi 8 mai 2021, les propriétaires qui avaient commandé leurs semis au mois de janvier les ont ramassés en bordure de trottoir à Midland et à Orillia. Le programme est autofinancé par la vente des semis selon le nombre de participants. Cette année, Forêts Ontario a donné une subvention de 25 cents par semis à l’AESS jusqu’à concurrence de 2 600 $. 

Depuis 2007, Forêts Ontario gère un programme qui a pour objectif de planter 50 millions d’arbres dans la province d’ici à 2025. En 2020,  le programme franchissait le cap de 30 millions d’arbres.

Cette année, l’AESS a connu une  participation qui a dépassé les attentes de Michelle Hudolin. «C’est le plus que nous avons jamais eu» dit-elle, ravie du nombre croissant de gens qui profitent du programme. Typiquement, 120 à 180 propriétaires se procurent de 6 000 à 8 500 semis. Cette année, 283 personnes ont acheté 11 220 semis d’une espèce d’arbuste et de neuf espèces d’arbres indigènes, soit des : pins blancs, épinettes blanches, sapins baumiers et érables. Cette année, le cèdre blanc était l’espèce la plus convoitée.

Les terres de la région continuent d’accueillir ces nouveaux résidents feuillus et souhaitent qu’ils grandissent aussi bien que les dix mille autres arrivés il y a dix ans.