Le comté de Simcoe veille sur ses forêts centenaires

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La Semaine nationale de l’arbre et des forêts a été l’occasion de souligner la réussite d’un programme forestier centenaire qui aide l’environnement et les gens tout en devenant autosuffisant.

Micheline Marchand

IJL – Réseau.Presse 

– Le Goût de vivre

             Le 27 septembre dernier, douze personnes ont parcouru quelques kilomètres des sentiers qui traversent la vallée Martin à partir du stationnement au 390 chemin Wilson dans le canton de Tiny. 

            La randonnée guidée gratuite de 90 minutes faisait partie d’une série de promenades offertes par le comté de Simcoe du 17 au 28 septembre pour souligner la Semaine nationale de l’arbre et des forêts qui cette année se déroulait du 17 au 23 septembre. 

            Un guide enthousiaste qui connaît fort bien la forêt a accompagné le groupe. Brett Dixon, spécialiste des opérations forestières du département des forêts du comté de Simcoe, a décrit comment le comté aménage ses forêts et s’occupe des écosystèmes forestiers où cohabitent arbres, arbustes, herbes, mammifères, oiseaux, champignons, insectes et créatures microscopiques qui dépendent du sol, de l’air et de l’eau. 

            Selon le guide, une gestion saine et durable des forêts nécessite une planification à long terme, il faut aussi du personnel qualifié qui aime la nature. «C’est important, croit M. Dixon, que plus de jeunes personnes considèrent une carrière du domaine de la foresterie.»

Une histoire centenaire

            En 1922, le comté de Simcoe devient la première municipalité ontarienne à adhérer à un nouveau programme provincial qui encourageait les municipalités à réhabiliter des terres incultes dénudées de leur couverture forestière au 19e siècle en raison du commerce du bois et de l’établissement de colons. 

            Graeme Davis, forestier du comté, explique que, dès les années 1870, des groupes d’agriculteurs ont commencé à reconnaître les problèmes dus au manque de productivité des sols, à l’assèchement des cours d’eau et aux sols emportés par le vent. Selon lui : «Défricher et cultiver les terres sans égard pour les pratiques de conservation avaient transformé le sol en désert.»

            En 1922, le comté de Simcoe acquiert un premier terrain de 1 000 acres, la parcelle Hendrie dans le canton de Springwater. D’autres terrains suivront, surtout dans les années 1920 à 1940. 

            Ainsi commencent de grands projets de reforestation. Graeme Davis rappelle qu’à l’époque : «Tout le système devait être construit. Il n’y avait pas de semences et le système de pépinières provincial n’en était qu’à ses débuts, donc toutes les infrastructures nécessaires à la plantation de ce qui est devenu des millions d’arbres ont également dû être construites au fil du temps.»

            Le comté a continué d’investir dans la plantation d’arbres, dans les pratiques de gestion et dans l’acquisition de propriétés pour devenir la plus grande forêt municipale de l’Ontario, s’étendant désormais sur plus de 33 500 acres répartis dans plus de 150 propriétés. La plus petite parcelle, la parcelle Webb à Innisfill, compte 13,5 acres, et la plus grande, la parcelle Rathburn, dans la municipalité de Ramara, en compte plus de 3 500. Selon M. Davis, trois nouveaux terrains ont été ajoutés à la forêt cette année. 

            Graeme Davis explique que le programme de reforestation a créé de nombreux emplois, surtout au cours des premières années. Selon un rapport écrit en 1960, soixante étudiants d’été avaient été embauchés par le comté pour travailler dans le département des forêts. Aujourd’hui, le comté n’embauche qu’un seul étudiant d’été et huit employés.

Une gestion durable et rentable

            En 2022, le comté de Simcoe fut désigné Capitale forestière du Canada par l’Institut forestier du Canada. Le comté est le tout premier à remporter deux fois ce prestigieux prix national qui reconnaît le leadership en foresterie et la bonne gestion de l’environnement.

            Parcourir la parcelle de la vallée Martin permet d’apprécier la forêt mixte et la vie qui y foisonne. On y voit aussi des troncs coupés laissés lors des récoltes d’arbres nécessaires pour assurer la santé de la forêt. Cette récolte assure aussi l’avenir des forêts du comté de Simcoe, car elle leur permet d’être autosuffisantes. Depuis quelques années, la récolte de la forêt génère environ 2 millions de dollars de profit annuellement. Selon M. Davis, environ la moitié de cette somme sert à la gestion de la forêt et l’autre à l’achat de nouveaux terrains. C’est le cas, par exemple d’une parcelle de terre achetée par le comté qui côtoie à présent les parcelles Thompson, Charlebois et Martin dans les municipalités de Tiny, Penetanguishene et Midland.

700 km de sentiers pour la communauté

            Graeme Davis est convaincu que pour la communauté, avoir accès à des sentiers dans une zone protégée représente un grand atout. Les randonneurs peuvent profiter des 700 kilomètres de sentiers désignés, en grande partie grâce à des ententes d’utilisation entre le comté et certains groupes qui assurent le développement et l’entretien des pistes, comme c’est le cas de la parcelle de la vallée Martin avec le club de vélo de montagne du comté de Simcoe. 

            C’est la deuxième année que le comté offre ces promenades guidées. Cet automne, plus d’une centaine de personnes ont participé à une des 11 visites offertes dans les cantons de Tiny, Severn, Springwater, Oro-Medonte et Essa, soit un bon taux de participation qui, selon Graeme Davis, va encourager la reprise de l’activité l’an prochain.