La 18e édition du Festival du loup rassemble les Francophones du comté de Simcoe 

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Les 16 et 17 juillet, le Festival du loup a fait son grand retour en présentiel après 2 ans. Cette édition du festival a été raccourcie; pourtant la participation et l’argent prélevé ont été sans précédent. 

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Alexandra Snider

– IJL – Réseau.Presse – 

Le Goût de vivre

Les hurlements des petits « louveteaux » ont résonné au pavillon Robert Robitaille le soir du 16 juillet, faisant vivre la légende du loup de Lafontaine qui unit le village depuis plus d’un siècle.  Le Festival du loup à Lafontaine est un événement qui célèbre la communauté francophone depuis 2002, en offrant des spectacles, des jeux et des œuvres et produits d’artisans. Selon Martin Lalonde, président du Festival du loup, le festival a comme objectif « de montrer aux gens que le français est toujours vivant dans la région et de partager l’histoire d’un peuple habitant la région depuis les années 1800. »

Participation record

            La dernière édition du festival, en 2021, avait été offerte à distance et, avant cela, le festival s’étalait souvent sur 3 jours. Pourtant, cette année, il a eu lieu uniquement le samedi, en plus d’un déjeuner offert le dimanche. Joëlle Roy, directrice générale de La Meute, l’organisme qui chapeaute le festival, indique que la participation lors du samedi a doublé. « On a passé de 1000 à 2000. Notre événement a généré autant de participants que l’année 2019, mais en une seule journée. »

            Selon la directrice générale, l’événement attire de plus en plus de participants grâce à son caractère unique, notamment les activités pour les jeunes et la mise en valeur de la francophonie locale. « Puisqu’on est dans une région très majoritairement anglophone, c’est certain qu’on attire des francophones de tout le comté de Simcoe et même de Toronto. Toutefois, on attire aussi beaucoup d’anglophones qui ont des enfants qui apprennent le français et qui sont contents d’avoir l’occasion de voir une communauté francophone à l’extérieur de l’école. »

L’encan des loups

            Depuis quelques années, dans les semaines précédant le festival, La Meute lance un appel aux artistes professionnels et amateurs qui souhaitent peindre une silhouette de loup en bois qui leur est fournie. Les artistes font ensuite don de leur œuvre à La Meute pour le très populaire encan des loups qui suscite toujours une grande participation communautaire. Annique Maheu, bénévole au sein du conseil d’administration de La Meute, remarque que, cette année, une application virtuelle permettant de miser sur un œuvre a augmenté la participation des festivaliers. 

            Il y avait 31 loups à vendre et en tout il y a eu 378 mises de la part de 103 participants. Annique Maheu rapporte que l’encan a rapporté plus de 3400 dollars. « C’est le plus haut montant qu’on a prélevé jusqu’à présent ». Ces fonds sont distribués entre La Meute, le Centre de soutien des personnes atteintes de cancer de la baie Géorgienne et la Coopérative des artistes féminins de Tiny. « L’idée c’est vraiment de prélever des fonds pour ces bonnes ressources et activités », explique Mme Maheu. 

            Selon Annique Maheu, les gens sont fiers de posséder et d’afficher un loup, qui, lui, est devenu un symbole communautaire. « Je crois que la légende a aidé à fonder un sentiment communautaire et là on se sert du loup pour s’affirmer, soit qu’on habite en permanence, ou on est visiteur ou on habite de façon saisonnière dans la région », maintient Mme Maheu.

Partager le patrimoine

            Le curé Thomas Marchildon a rédigé la légende du loup de Lafontaine en 1955. Son récit, combinant le réel et l’imaginaire, raconte le ralliement des francophones de Lafontaine qui ne se sentaient pas très unis au début des années 1900. « Il y avait réellement un loup dans le village et les résidents ont eu peur. Ils se sont mis ensemble pour le chasser, ce qui leur a donné un but commun », raconte Martin Lalonde. Le président du Festival du loup maintient qu’il est important de partager la légende avec les jeunes, car c’est « l’histoire de la région et elle explique comment on peut travailler ensemble et coopérer pour créer quelque chose de bien. »

            M. Lalonde ajoute que, cette année, « les activités des enfants étaient toutes reliées à la légende ». La zone jeunesse avait des pistes de loup et de chien pour comparer leurs pattes, une station pour peinturer des empreintes de loup, un coin où le conte a été lu durant toute la journée ainsi que d’autres activités reliées à la légende. Le président du festival affirme que les bénévoles sont dévoués et veulent partager le patrimoine du village avec les jeunes. « On a une relève qui est jeune, enthousiaste et qui souhaite maintenir le patrimoine, la langue, la culture et la musique », note-t-il. « J’espère que peu importe la forme qu’il prendra, le Festival va continuer. »

            C’est certain que le loup légendaire de Lafontaine continue toujours à rassembler les francophones du comté de Simcoe, notamment lors de cette 18e édition du festival qui a connu une participation sans précédent.