Projet visant à réduire la pénurie de logement à Barrie

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L’équipe du comté de Simcoe travaille présentement au développement d’un immeuble de plus de 200 unités de logements à loyer modique qui sera construit au centre-ville de Barrie. Le complexe qui comptera deux tours devrait normalement être inauguré à compter de 2027 au 20, de la rue Rose. Le projet fait partie d’une vaste stratégie du comté visant à améliorer l’accès au loyer dans la région. Voici ce que nous avons appris au sujet de ce projet d’immeuble. 

Hubert Théberge 

– IJL Réseau.Presse 

– Le Goût de vivre

Un développement estimé à 217 millions de dollars

            Il y a déjà plus de 10 ans que le comté de Simcoe a lancé son premier plan de prévention de l’itinérance et de l’accès à la propriété. Selon, madame Andrea Walasek, consultante en relation publique pour le comté de Simcoe, la présente stratégie d’accès au logement du comté est prometteuse : « Nous sommes au courant que le coût des loyers et le coût de la vie en général ont augmentés depuis plusieurs années. Notre dernier plan d’accès à la propriété a été un vif succès et notre prochaine stratégie sera encore plus ambitieuse ».

            Le complexe d’habitation de la rue Rose est d’ailleurs le projet le plus colossal jamais entrepris par le comté, selon Mme Walasek : « nous voulons innover avec ce programme. À ce jour, c’est le projet le plus audacieux du comté de Simcoe avec une diversité de types de logements incluant des appartements dont le loyer est fixé selon le revenu du locataire, des unités familiales pour famille à revenus modiques ainsi que des espaces pour des services de santé et  de services communautaires. Le coût du projet est estimé à 217 millions de dollars pour l’ensemble du développement du site de 1,9 hectare ».

            La consultante en relation publique du comté a ajouté que depuis le départ, le projet du complexe de la rue Rose vise directement à améliorer l’accessibilité des logements à Barrie : « Nous savions que le prix moyen du loyer tel qu’énoncé par la Société canadienne d’hypothèque et de logement était plus bas que les prix que nous observons dans la région lorsque nous faisons notre sondage annuel du comté. C’est pourquoi parmi les 215 appartements du complexe de la rue Rose, nous compterons : 64 appartements dont le prix sera indexé au revenu du locataire, 24 unités subventionnées par les gouvernements provincial et fédéral dont le loyer sera 20 % moins cher que le prix moyen ontarien, 99 unités dont le loyer sera exactement le prix moyen ainsi que 28 studios dont le loyer sera 20 % plus cher que le prix moyen. »

Quoi faire à court terme?

            En dehors, du projet d’immeuble de Barrie, le site web du comté de Simcoe offre plusieurs programmes pour aider les résidents de la région à se loger selon leur moyen. On y retrouve par exemple un programme pour supporter une partie de la mise de fonds de l’achat d’une maison ainsi qu’un autre visant à aider les personnes risquant d’être expulsées d’un loyer. Lorsque questionnée sur l’urgence immédiate qu’éprouvent certaines familles de Simcoe à se loger, madame Wasalek se veut rassurante : « la situation est toujours difficile, mais nous sommes mieux préparés que jamais. Entre autres grâce au partenariat 33/33/33 que nous avons avec les gouvernements provincial et fédéral. Avec ce partenariat, nous pouvons créer de plus en plus d’opportunités de logements à loyer abordable. En 2024, nous avons réalisé des développements de logements abordables à Orillia et Bradford, normalement nous inaugurerons notre complexe à Barrie en 2027 et d’ici là, notre plan d’habitation de 10 ans (qui se terminera en 2034) prévoit des dizaines d’actions visant à améliorer la vie des gens dans toutes les municipalités du comté ».

Un impact tangible?

            Afin d’avoir un autre point de vue sur la réalité locative de la région nous avons demandé à Aaron Pauzé, agent d’immeuble depuis de nombreuses années, de nous faire part de son opinion au niveau de l’accessibilité aux logements et du projet de la rue Rose à Barrie. Lorsque questionné au sujet de la situation locative de la région, M. Pauzé admet que le portrait est bien différent aujourd’hui qu’à l’époque où il a commencé sa carrière : « Il y a 25 ans, lorsque je débutais, il y avait beaucoup plus d’appartements vacants et de maisons à vendre à Tiny, Penetanguishene et Midland. En plus, la croissance démographique était plus lente et permettait au marché de mieux s’adapter aux hausses et aux baisses de demandes ».

            En 25 ans, Aaron Pauzé a visité des milliers de maisons et selon lui, la meilleure façon de gérer la présente crise du logement est de construire plus d’habitations : « La loi 23 du gouvernement provincial visant à accélérer la construction de plus de logements et les autres règlements similaires des régions et municipalités sont fondamentaux pour régler la situation en Ontario. Ces mesures comme celles instaurées par le comté, s’attaquent directement à la cause des défis d’accessibilité en augmentant le nombre de maisons disponibles. C’est la façon la plus efficace d’éliminer la pénurie ».

            M. Pauzé aime le projet du complexe de 215 unités de la rue Rose et croit que c’est un pas dans la bonne direction : « Oui je crois que le développement de la rue Rose va aider à s’attaquer au problème pour le secteur de Barrie. Ajouter 215 unités locatives dont un nombre important seront abordables va aider la demande croissante de logements dans la ville. Par contre, pour que l’effet soit permanent, Barrie aura besoin de plusieurs autres développements.

            L’agent immobilier francophone nous a également répondu que concernant la crise du logement, il croit que certains citoyens de la région peuvent faire une différence «le simple fait de permettre aux propriétaires de maisons d’aménager un espace locatif dans leur sous-sol ou une extension, est un pas en avant. Non seulement ça améliore la situation de pénurie, mais ça génère un revenu aux propriétaires. Ça aide les jeunes couples à avoir leur premier logement et ça encourage aussi la création de maisons multigénérationnelles».

            Le conseil des agents immobiliers régionaux de Toronto publiait la semaine dernière que le prix moyen des maisons dans le comté de Simcoe était évalué à 1,01 million en janvier 2025 soit une augmentation de 13,3 % par rapport à janvier 2024.  La croissance démographique qui vient parfois avec la prospérité semble avoir accablé plusieurs familles de la région en créant une pénurie de logements abordables. Si les différents paliers de gouvernements font régulièrement des annonces concernant la crise du logement peut-être que les prochaines années verront apparaître plus d’initiatives citoyennes visant à donner une chance à chacun d’avoir un toit.

Photo: Dessin du projet de l’immeuble en contexte (Crédit : gracieuseté du comté de Simcoe)