Des initiatives pour la protection des pollinisateurs dans le canton de Tiny 

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La semaine nationale des pollinisateurs, du 20 au 26 juin, a permis entre autres d’informer les gens par rapport à la conservation des pollinisateurs, un groupe d’espèces qui connaît une baisse de sa population.  Dans le canton de Tiny, désigné une région amie des abeilles depuis 2021, de nombreuses initiatives ont été mises en place afin de protéger les pollinisateurs. 

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Alexandra Snider

– IJL – Réseau.Presse – 

Le Goût de vivre

            Les pollinisateurs sont des espèces indispensables à la survie des écosystèmes ainsi qu’à la fertilisation des cultures, dont 75 % nécessitent la pollinisation. Pourtant, Michelle Hudolin, la biologiste des habitats et des marais au sein de l’Association environnementale de Severn Sound, rapporte que «les chercheurs ont certainement remarqué un déclin dans l’abondance et la diversité d’abeilles.» 

            Ce déclin est le résultat de nombreux facteurs, notamment la perte, la conversion et la fragmentation de l’habitat de ces espèces. « Il y a également l’exposition aux pesticides qui peut causer la mort des pollinisateurs et aussi avoir un impact sur leur résistance aux maladies ou encore leur capacité à cueillir la nourriture et à se reproduire », ajoute Mme Hudolin. Cependant, les communautés et les individus peuvent contribuer à la protection des espèces grâce à un certain nombre d’initiatives et de solutions possibles.

La sensibilisation aide la conservation

            Même si le mot pollinisateur est associé à des abeilles bourdonnantes autour d’une ruche, ce terme englobe en fait plus de 10 000 espèces impliquées dans la pollinisation, telles que des scarabées, des phalènes, des chauves-souris, des papillons et des colibris. Selon Mme Hudolin, diffuser ce genre d’information est essentiel à la protection des pollinisateurs. « Lorsqu’il y a de la sensibilisation au sujet des abeilles et des pollinisateurs, de leur habitat et de leur importance, comme leur rôle essentiel pour maintenir un écosystème naturel, on voit généralement plus d’initiatives pour conserver ces populations et leur habitat. »

            Selon Joe DeVillers,  apiculteur depuis 41 ans et propriétaire de l’entreprise «Bonnie Bee Honey», le manque de connaissances provoque souvent chez les gens une peur exagérée des abeilles. L’apiculteur a observé que lorsqu’une ruche est visible, on veut souvent la détruire par peur d’être piqué, mais « la plupart du temps, on ne sait même pas que les abeilles sauvages sont là.  Elles vont juste piquer lorsqu’on les dérange, précise M. DeVillers, donc il faut laisser les abeilles tranquilles. »

L’importance de la diversité

            La conversion d’habitat en champs d’agriculture est une menace présente dans le canton de Tiny pour les pollinisateurs. Joe DeVillers constate que les champs dans la région sont des monocultures de patates, de maïs et de soya. D’après lui, le manque de diversité sur de grandes étendues ainsi que l’utilisation d’herbicides dans des champs sont nuisibles aux populations d’abeilles dans la région. Lorsqu’une ruche est proche d’un tel champ, les abeilles doivent voyager plus loin pour trouver des fleurs et par conséquent elles produisent moins de miel. 

            « Une diversité d’espèces indigènes peut attirer une diversité de pollinisateurs et d’abeilles indigènes, affirme Michelle Hudolin. Donc, généralement plus de diversité c’est une bonne chose. »  De plus, la biologiste encourage les gens à planter une diversité d’espèces sur leur terrain, parce que les plantes, quand il y a une grande variété d’espèces, fleurissent à différentes périodes de l’année, attirant des abeilles du printemps à l’automne.  

Des initiatives locales pour aider 

            Selon Mme Hudolin, les municipalités membres de l’Association environnementale de Severn Sound, dont le canton de Tiny, « prennent un rôle actif dans la protection et la création d’habitats pour les pollinisateurs. Donc, elles créent des zones où elles cessent la tondaison ou en réduisent la fréquence afin de permettre aux plantes de pousser plus haut et de produire un habitat pour les pollinisateurs. » Il faut « arrêter de couper les fleurs sur le bord des chemins », maintient Joe DeVillers. Il y a des plantes sur le bord des routes, notamment le mélilot, que les abeilles aiment. Cependant, le canton les coupe parfois pour des raisons de sécurité, mais souvent uniquement à des fins esthétiques. 

            Les résidents peuvent également fournir un habitat propice aux abeilles sur leur terrain en enlevant des espèces envahissantes et en évitant d’utiliser les pesticides dans leurs jardins. Ajouter un bain d’abeilles, « une source d’eau peu profonde avec des roches où les abeilles peuvent atterrirest une autre initiative utile, » fait valoir Mme Hudolin. En s’impliquant dans des événements locaux tels que l’élimination d’espèces envahissantes ou la plantation d’espèces indigènes, les gens viennent en aide à une population indispensable aux écosystèmes, mais malheureusement en déclin.

L’apiculteur Joe DeVillers est propriétaire de Bonnie Bee Honey avec sa fille Denise Graham. À l’heure actuelle, ils entretiennent plus de 200 ruches. L’entreprise vend du miel de ses ruches et loue des ruches pour la pollinisation de champs agricoles.