Le Goût de… sauver des vies

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Même si, selon la Société canadienne du sang (SCS), responsable de la collecte du sang partout au Canada, à l’exemption du Québec (desservi par Héma-Québec),  environ 400 000 Canadiens donnent du sang sur une base régulière, les besoins demeurent criants. Dans le contexte de la pandémie, l’organisme éprouve des difficultés à maintenir le niveau des réserves de sang en raison de l’augmentation du nombre de rendez-vous annulés et de la faible participation aux collectes.  Cependant, dans la Huronie, les donneurs sont toujours au rendez-vous à la collecte régulière de Penetanguishene. 

Daniel Marchildon

–  IJL – Réseau.Presse 

– Le Goût de vivre

            D’après la SCS, toutes les 60 secondes, il y a quelqu’un au pays qui a besoin de sang.  Pour bon nombre de ces gens, les donneurs de sang leur sauvent la vie.  Toutefois, Adrienne Alexander, relationniste avec la SCS, souligne que : «Le niveau des réserves nationales de sang a chuté de 25 % depuis le début du mois d’avril 2022. Nous avons donc lancé un appel aux donneurs réguliers et nouveaux.» 

Une communauté qui garde ses rendez-vous

            Dans la région de Penetanguishene, où une collecte de sang mobile se tient tous les deux mois dans les locaux de la Légion de la rue Poyntz, les donneurs se démarquent par leur fidélité.  Lors de la collecte du 25 mai dernier, la superviseuse de la SCS, l’infirmière Marlene Davidson, l’affirmait catégoriquement : «La chose impressionnante à propos de cette communauté, c’est que, même si nous avons réduit l’ampleur de cette collecte en raison de la distanciation sociale, nous venons toujours à bout d’atteindre notre objectif chaque fois.  La communauté nous fait confiance et est au rendez-vous.»

            L’infirmière, qui a près de 20 ans d’expérience avec la SCS, se rend dans la Huronie souvent.  Elle précisait qu’à Penetanguishene l’objectif est toujours de 72 unités de sang, soit environ 2 tasses, ou 500 ml par unité et, qu’à l’occasion, la collecte l’excède. «Celle-ci est une des cliniques communautaires où les gens gardent leur rendez-vous.  C’est comme ça que nous venons à bout de surpasser l’objectif.»

Un fonctionnement affecté par la pandémie 

            Mme Davidson reconnaît qu’avec la pandémie la SCS a dû modifier son fonctionnement.   «Il a fallu réduire l’ampleur de la clinique.  Alors nous sommes ici pour une heure de plus et nous avons deux lits de moins. Nous n’avons plus la table avec les collations et les breuvages où les gens se rencontraient après leur don pour socialiser.  C’est un aspect qui a toujours été un fait saillant de notre clinique de Penetang. C’est une composante qui nous manque à tous.»

            Les gens qui donnent du sang depuis un nombre d’années ont pu observer avec le temps des changements pour le mieux.  Notamment, les fauteuils sont plus confortables et le questionnaire pour l’admissibilité, anciennement effectué oralement sur place, est maintenant rempli à l’ordinateur ou en ligne à l’avance, ce qui diminue la durée du processus du don qui ne prend qu’environ 30 minutes.  Par ailleurs, la SCS, en tant qu’organisme national, offre des services en français en ligne et dans sa documentation. De plus, on peut communiquer avec le personnel en français à son siège social.

Le sang, donné gratuitement, a un coût

            Même si les dons sont faits gratuitement, le sang demeure un bien coûteux.  Pour le collecter, il faut du personnel et des équipements.  Marlene Davidson note que le bureau de la SCS à Barrie dessert un grand territoire qui englobe une trentaine de municipalités entre Borden, Shelburne, Vaughan, Orillia, Parry Sound, Bracebridge, Midland et Penetanguishene.

            Son personnel compte 40 employés et des véhicules. Selon un article diffusé en ligne par la Fondation University Health Network en novembre 2018, chaque unité de sang coûterait entre 650 $ à 1 550 $.  En Ontario, le gouvernement provincial achète le sang de la SCS.

            D’après la SCS, bien qu’une personne sur deux au Canada serait en mesure de donner du sang, seule une sur 81 le fait. L’approvisionnement en sang repose donc sur un petit nombre de donneurs, une situation qui n’est pas viable. Pour renverser la tendance, il faudrait sans doute que d’autres communautés suivent l’exemple de la Huronie.  La Semaine nationale du don de sang aura lieu du 12 au 18 juin et des activités sont prévues pour donner à la population le goût de sauver des vies en participant à une des 13 000 collectes de sang qui se déroulent chaque année dans 35 centres de donneurs permanents et 4 000 centres de donneurs mobiles à travers le Canada.

            Pour se renseigner sur les dons, on peut signaler le : 1 866 JE DONNE (1-866-533-6663) ou visiter le site www.blood.ca/fr.

Daniel Marchildon, l’auteur de cet article, en train de participer à la collecte du 25 mai à Penetanguishene.  Il figure parmi les 400 000 Canadiens qui donnent du sang sur une base régulière. Une personne a besoin de sang toutes les 60 secondes.  Les dons, affectés par la pandémie, ont chuté de 25 % depuis avril dernier. 

photo: Victoria Moore, infirmière de la Société canadienne du sang